EXPO ARTISTES A PROPOS

Jean Luc GANTNER

Exposition :
> 10/06/2016-06/08/2016
> 09/05/2019-08/06/2019
> 18/06/2020-18/07/2020
> 25/11/2021-08/01/2022
> 16/11/2023-30/12/2023

Jean Luc GANTNER a suivi un parcours atypique : photographe, reporter, cinéaste… Mais c’est surtout son rapport charnel à la nature, à travers une longue expérience de grimpeur et d’alpiniste, qui l’a solidement accroché à une passion très forte pour la philosophie, l’art et toutes formes de poésie. C’est le formidable « Zarathoustra » de Nietzche puis plus tard ce «Je ne sais quoi et ce presque rien» de Jankélévitch qui résumerait peut-être le mieux une ligne qui caractériserait la pensée et l’œuvre de Jean-Luc, car son travail artistique est un travail d'équilibriste. La volonté de ne jamais avancer très longtemps en terrain connu et de toujours maintenir un niveau élevé d’insécurité. Un artiste qui crée comme on progresse sur un fil et où chaque pas concentré au-dessus du vide déclenche une nouvelle situation d’incertitude. Le prétexte pour inventer ce qui une fois encore doit permettre d’éviter la chute. N’est-ce pas là justement l'essence créatrice d’un artiste. Un faux pas et l’on pourrait supposer que tout s'écroulerait avec lui ? Mais non au contraire : Chez Jean-Luc, l’erreur, la faute ou l’écart agissent comme un moteur et constituent la condition préalable à toute ses propositions. Une «contrainte» à partir de quoi il fait progresser son œuvre essentiellement dominée par la question récurrente de l’identité des choses.

English -> Jean-Luc GANTNER's artistic work is one of a tightrope-walker. It's the will to not keep moving on familiar grounds for a long time and to always keep a high level of uncertainty. This artist is creating in the same fashion we progress on a rope, where each step, concentrated above the void, triggers a new situation of doubt. He uses it as a new guise to invent what shall avert the fall. And isn't it there the creative essence of an artist ? A stumble and everything could collapse with them ? But it is not with Jean-Luc : with him, the mistake, the fault or the gap act like an engine and form prior effort to all of his suggestions. A "constraint" from which he pushes his art forward, essentially dominated by the recurrent questioning of identity of all things.


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English -> If you are interesting in a painting, you can contact us via this email : gallery@bertrand-hassoun.com

Exposition
16/11/2023 au 30/12/2023

"Les continents égarés", acrylique sur papier
"Un matin à Venise", acrylique sur papier, 150x140 cm
"Temps de pleurs", acrylique sur papier, 145x145 cm
"Salambo", acrylique sur papier, 80x80 cm
"Le souvenir de l'eau", acrylique sur papier
"Les bois bleus", acrylique sur papier (diptyque), 135x65 cm
"Les amoureux de l'automne", acrylique sur papier, 90x90 cm
"Leneide", acrylique sur papier, 50x50 cm
acrylique sur papier
"Forêt", acrylique sur papier
"Diagnostic", acrylique sur papier, 145x110 cm
"Les sentiments naissants", acrylique sur papier, 145x120 cm


Exposition
18/06/2019 au 18/07/2020


Ces « Coïncidences » sont nées spontanément ; comme apparues d’elles-mêmes et par elles-mêmes… C’est-à-dire que je n’avais d’abord rien fait pour qu’elles adviennent, ou pas grand chose ; mais seulement laissé faire le temps puis un peu tiré le fil comme on dit. Un exercice quasi mystique d’essayer sans cesse de faire quelque chose de rien ou à partir de très peu, comme je peaufine ce genre d’artisanat à la fois conceptuel et plastique depuis toujours en profitant de toutes sortes d’occasions qui se présentent au lieu d’insister, de persister dans un modèle et une intention bien définis. Car je ne cherche ni n’attends rien d’a priori, rien de réfléchi par avance. Aucun plan, aucune recette ni aucun métier ne dirigent mes tâtonnements alors que j’essaye de saisir l’instant c’est tout (le « Kairos » dit Jankélévitch). Ce moment ou le premier surpris, je découvre le résultat d’un phénomène étrange et singulier se soumettre spontanément à mon regard après bien des péripéties intellectuelles ou sensibles qu’il serait bien inutile d’énumérer ici. Le résultat d’un phénomène d’abord inattendu et inespéré. Souvent un simple petit détail comme l’apparition d’une trace équivoque jaillissant d’un geste aléatoire ou d’une somme de combinaisons fortuites. L’origine de ces heureuses et mystérieuses « coïncidences ». Un procédé de « métonymie » visuelle si l’on veut, et qui surgit par accident avant d’en retenir l’effet pour sa charge métaphorique ou analogique. « L’ambigüité des apparences » Voilà mon truc, mon astuce, ma manière de faire, voilà ma démarche. « Ne rien faire », ou le moins possible, avant qu’il ne se produise quelque chose de tout à fait imprévu. Attendre que se produise d’elle-même une étincelle alors que l’on ne saurait penser rationnellement chose plus folle ! Attendre tout de la nature des choses. Attendre… qu’il advienne quelque chose plutôt que rien. Ne rien contraindre, ne rien vouloir par avance, mais avancer comme l’eau épouse le lit des ruisseaux et glisse miroitant dans la lumière au creux des talwegs. Avancer sans but, sans direction précise, sans destination préalablement déterminée. Une certaine idée du Tao, disons s’il fallait préciser une manière de penser. Un art du développement de sa perception du monde et de son acuité sensorielle. Car c’est de cela qu’il s’agit forcément dans la discipline et l’ouvrage que je me suis choisis. Un exercice où la technique compte peu et où l’usage des sens compte pour presque tout. « Être le ravin du monde » dit Laozi, ou comme l’exprime à sa manière François Cheng, mué par cet aphorisme : « savoir creuser en soi sa capacité à la perceptivité ». Voilà « la voie ». Oui, regarder… Regarder l’univers comme pour la première fois, comme au premier matin du monde… et se comporter comme ce « phénoménologue naïf qui interroge ce qui surgit de façon inattendue et inespérée, ce qui se manifeste comme un don et une promesse », voilà pour moi la condition du beau, voilà la condition du vrai. Dans ces « Coïncidences », tout se passe à l’endroit d’une ligne de démarcation ; une limite du champ visuel, un point de fuite constituant à la fois la toile et le sujet, le fond et la forme. Le lieu transcendant et symbolique de mille transmutations possibles. Le point d’intersection ou plutôt celui d’un syncrétisme opéré entre le corps et l’esprit. D’un côté la chair de l’autre l’âme, la terre et l’éther, l’éros et le thanatos… et entre les deux, la ligne de crête où opèrent toutes sortes de jonctions, de conjonctions. Un point d’intersection cosmique entre le monde réel et l’irréel, le connaissable et l’inconnaissable. Oui tout se passe ici comme si la matière entrait en collision avec cette ligne de partage métaphysique ; peut-être à la manière de ces « trous noirs » dans l’espace stellaire, qui selon un postulat de la physique quantique avancé par Stephen Hawking, retiendrait la mémoire de l’information sous forme « d’images » à l’endroit d’une « ligne d’horizon » séparant notre monde du néant. Une idée des nimbes peut-être ?... Rien ne meurt, rien ne se perd, mais tout se transforme rapporte l’antique école épicurienne. Rien ne meurt ni rien ne nait de rien. Voilà toute la science de ces « coïncidences ».
Exposition
09/05/2019 au 08/06/2019

« Les poèmes synthétiques » Tout est né spontanément. Je veux dire sans préméditation ni but précis. Un travail sur l’analogie des formes, en exploitant l’aléa, l’erreur, la carence ou l’accident… Le principe de profiter de tout ; de chaque défaut et de chaque faiblesse, en éliminant tout motif préalable et tout objectif à l’exécution de l’ouvrage. J’avance, voilà tout ! Au hasard... Je tire le fil, défectueux. « Les hommes haïssent en général le hasard, c’est pour ça qu’ils organisent l’avenir, disait Jean Grenier ». Tétanisés par l’incertitude... La condition de toute liberté pourtant ! Oui, cet homme-là (le maitre en philosophie d’Albert Camus) m’a beaucoup inspiré en redécouvrant ses « îles »… Une pensée solaire à la suite de Nietzsche sur le temps qui passe et du tourment des hommes à s’y bâtir un carcan. Une pensée dans l’instant, sur la terre ferme inondée de lumière. Non, ne cherchez rien ailleurs, ne cherchez pas plus loin ! Tout est là qui coule à flot et sans justification, le meilleur comme le pire dans l’infinie vigueur du monde. (Tout est faux !) Rien n’est réel ! Ni ces herbes, ni ces plaines, ni ces monts, ni ces terres gelées… Rien, pas même ces îles perdues… (« Fortunées », « Borromées » ou « Kerguelen ?… » Enfin les îles que vous voudrez, ça n’a aucune importance de toute façon !) En réalité : de simples journaux recyclés ou quelques morceaux de cartons déchirés… Tout comme ces paysages qu’on ne saurait détacher d’une de ces « Rêveries » et dont j’ai oublié si la peinture précédait la photographie ou peut-être l’inverse ?!... Des images obtenues à partir d’associations ou de superpositions de formes prélevées sur des photos ratées puis repeintes avant d’être à nouveau photographiées. Ou dans un autre ordre, peu importe la technique, peu importe la façon, puisque je vous le dis : tout est faux ! Pas la moindre vérité là dedans !… Oui, tout n’est qu’allusions, tout n’est qu’illusions. Pas une de ces fleurs n’est réelle, pas un seul arbre, pas un nuage… Rien. Le résultat d’aucun voyage où j’aurais pu poser mon matériel de reporter pour en garder un souvenir concret. D’ailleurs à quoi bon voyager ? Oui, à quoi bon continuer d’accumuler les impressions de voyages, qui finissent toujours par se confondre. (Une idée vague de la mer quelque part et partout le ressac amoureux…) Un tissu léger d’apparences, un voile de chimères qui nous largue. Oui, voilà : « ce qui devait nous combler creuse en nous un vide infini ». Il est temps alors de s’éloigner des remous de la surface et de déguerpir loin du tumulte pour retrouver cette « Nature des choses » dont le grand Lucrèce nous a transmis à travers les siècles sa philosophie. Faire le plein de couleurs avant de se jeter de tout son corps droit dans le soleil. Et c’est « L’été », le vrai qui reviendrait ! « Rien ne meurt jamais vraiment, tout se transforme, disait déjà Épicure ». Voilà le sens de ce poème. Jean-Luc Gantner, mai 2019